Réserve africaine de Sigean

Un tourisme animalier raisonné

Un tourisme animalier raisonné

Réserve africaine de Sigean

Pandémie COVID-19 oblige, nous avons cette année dû adapter notre programme et concentrer nos reportages sur la France. Plusieurs articles à venir vont donc décrire les conditions animales dans différents types de parcs animaliers (zoo, aquarium…) français. Les parcs animaliers, souvent sous couvert d’être des « centres de conservation » attirent chaque année des milliers de visiteurs en France. Ces parcs sont principalement des attractions touristiques où les animaux sont détenus en captivité dans des espaces plus ou moins exigus.  Le respect des animaux n’est pas forcément la priorité de ces parcs pourtant, certains d’entre eux font à priori un bon travail de conservation. C’est ce que nous allons essayer d’observer à travers nos visites. 

Alors vous allez nous dire que le constat est fait avant même de visiter ces lieux, car par principe un parc animalier est incompatible avec le respect des animaux, car ces derniers ne sont pas en totale liberté dans leur milieu naturel et donc contraints à une vie inadaptée à leurs besoins.  Donc il y a deux options, soit, nous fermons tous les parcs animaliers de France avec des animaux sauvages, soit nous essayons de trouver un juste milieu entre respect des animaux et le tourisme synonyme de culture mais aussi de développement économique.   

Dans cet article, nous allons commencer par la visite de la réserve africaine de Sigean. Cette réserve créée en 1974, est située en Occitanie entre Narbonne et Perpignan. La réserve vante, notamment sur site internet, ses qualités de protection du milieu naturel, de reproduction naturelle, de cohabitation d’espèces différentes mais compatibles et de conservation des espèces animales menacées. S’agissant des chiffres, Sigean comptabilise prêt de 4 000 animaux dont 900 Mammifères, 600 Reptiles et 2 000 Oiseaux réparties sur environ 300 hectares et partagés pour la partie safari en de grandes zones de plusieurs hectares.   

La visite est décomposée en deux parties : une partie safari en voiture et une autre à pied, plus classique.  Notre visite débute donc par le Safari-voiture. Ce safari est découpé en 4 zones : la Brousse, le Parc des Ours, le Parc des Lions et enfin la Savane. Depuis notre véhicule nous pouvons observer des animaux en majorité d’Afrique (zèbres, springboks, rhinocéros blancs, lions, ours, girafes, antilopes…) qui cohabitent en semi-liberté dans de vastes espaces (7 hectares pour les lions, 10 hectares pour les ours).  A notre heure d’arrivée (vers 11h), il y avait beaucoup de voitures sur le parcours, nous étions « en file indienne ». On imagine que ce genre de situation engendrant une pollution de l’air mais aussi sonore significative, n’est pas très bon pour les animaux et pour preuve nous n’en n’avons pas beaucoup vu lors de notre passage.  Nous avons refait le parcours en fin d’après-midi, le parcours était beaucoup moins occupé, et nous avons pu apercevoir que les animaux étaient certainement plus sereins et donc plus actifs et visibles.

Dans la partie à pied, il est possible de voir notamment des chimpanzés et des magots dans des espaces vastes et naturels et disposant de nombreuses structures en bois leur permettant d’évoluer en hauteur mais aussi de se cacher. On y trouve également des nandous, des zèbres de montagne puis des mouflons à manchette dans un espace globalement bien aménagé pour cette espèce (pente et rochers). Sigean dispose également d’une volière on l’on peut apercevoir des espèces telles que le Palmiste africain, le Vautour palmiste et le Marabout d’Afrique, d’un nouvel espace pour les guépards et hyènes mais aussi d’un nouveau vivarium pour les alligators.  Dans cette partie du parc la majorité nous paraissent adaptés tels que le lac pour les flamants roses et autres oiseaux en libertés, la Plaine Africaine ou encore l’espace pour les chimpanzés et l’ile aux magots. Cependant certaines zones nous paraissent limites, et notamment pour les suricates ou encore les oiseaux dans la volière qui, malgré qu’il s’agisse de l’une des plus grandes de France, nous parait un peu basse.

Au fil de la visite on se rend bien compte des efforts faits par la réserve pour respecter au maximum la condition et la tranquillité des animaux, tout en permettant aux visiteurs d’apercevoir des animaux venant d’Afrique. En effet, lors de notre visite, on ne nous a pas proposé de spectacle, de vente de nourriture pour gaver les animaux, de tête à tête pour toucher, interagir ou manipuler les animaux. A Sigean, la majorité des animaux dispose d’un habitat suffisamment grand et plutôt proche de leur milieu naturel tout en leur offrant la possibilité de se cacher des visiteurs s’ils le souhaitent.

En synthèse, même si tout n’est évidemment pas parfait et que des améliorations telles que la régulation du trafic ou bien l’utilisation de moyens non polluants afin d’assurer la tranquillité des animaux et réduire l’impact environnemental pour le safari ou encore l’augmentation de l’espace pour quelques espèces pourraient être apportées. De notre point de vue, Sigean propose un compromis entre le respect des animaux et le tourisme en permettant aux visiteurs n’ayant pas la chance de voyager pour observer les animaux au Kenya ou encore en Tanzanie, de découvrir des animaux venus principalement d’Afrique.